L'Aconitine

Comme on peut le retrouver dans le nom, cet alcaloïde est extrait de l'aconit. On en trouve en France au moins deux espèces, l'aconit napel, violette, et l'aconit tue-loup, jaune. Son nom traduit bien sa toxicité, puisqu'« aconit » avait déjà en grec le sens de « fleur pour tuer les loups ».

Un peu de botanique

Les aconits appartiennent à la famille des Renonculacées, connues pour leur toxicité générale. Ce sont des plantes vivaces à port dressé, vivant dans les montagnes d'Europe et d'Asie centrale. Elles sont très ornementales.

L'aconit napel (Aconitum napellus) est assez commune en France. Elle donne, entre juin et septembre, des fleurs violettes en forme de casque (d'où son autre nom de Casque de Jupiter). Elle contient plusieurs alcaloïdes toxiques, l'aconitine étant majoritaire. C'est la plus toxique plante de la flore française (on la surnomme parfois « arsenic végétal »), la cueillir suffit à causer une irritation. Elle servait autrefois à empoisonner les plantes de flèches. Son nom de « napel » provient de la forme des racines.

L'aconit tue-loup (Aconitum vulparia) a des fleurs jaunes et est aussi assez fréquente. Elle fleurit entre juin et août.

Un peu de pharmacie

Symptômes

L'empoisonnement est très rapide, la mort survenant au bout de quelques heures ; la dose mortelle est d'environ 5 mg. Les effet débutent par une sensation de brûlure, puis des vomissements, des vertiges, une paralysie progressive et enfin la mort par arrêt cardiaque.

Usage médicinal

L'aconitine est utilisée comme analgésique, anticongestif et sudorifique, antirhumatismal.

La plante sert de sédatif pour les douleurs névralgiques et les toux spasmodiques.

Un peu de chimie

Comme tous les alcaloïdes, le squelette de l'aconitine comprend un cycle azoté. La formule de cette molécule (de formule brute C34H47NO11) est indiquée ci-dessous :

Formule semi-développée de l'aconitine

C'est un alcaloïde diterpénique qui dérive d'un autre alcaloïde de la plante, l'aconine, par estérification avec un groupe acétyle et un groupe benzoyle.


Sources

La page de l'herbier virtuel consacrée à la plante.


Curis Emmanuel
Last modified: Sun May 5 21:26:40 CEST 2002