Auteur : Emmanuel ANATI
Traduit de l'italien par Patrick Michel
Hachette, collection « Pluriel » n°991
février 2001 (1999 pour la première édition ; 1995 pour l'édition originale italienne)
178 pages
Ce petit livre présente un état des lieux concis et précis de ce que l'on sait et de ce que l'on suppose sur la pensée des hommes préhistoriques, principalement de l'homo sapiens. Tout ceci reposant sur les seules données archéologiques, à savoir les sépultures, les objets trouvés et les peintures conservées. Ces descriptions permettent à l'auteur de convaincre de l'évolution de la pensée, depuis les attitudes déjà observées chez l'animal et que l'on trouve aussi chez le pithécanthrope jusqu'au développement d'un système de pensée complet, et universellement répandu à la fin du paléolithique, fondé sur le dualisme de toute chose et de tout être.
Bien qu'assez dense, ce livre se lit très bien &emdash; d'autant plus qu'il est agrémenté de nombreuses illustrations qui présentent, principalement, des exemples d'œuvres d'art. À sa lecture, on peut constater combien reste lacunaire notre connaissance du sujet, mais aussi que la thèse d'une religion originelle commune paraît bien convaincante.
En particulier, l'auteur offre des explications attrayantes sur l'origine de plusieurs des mythes fondateurs des grandes religions actuelles, depuis le départ du paradis originel (ou, dans d'autres peuples, les migrations) jusqu'au déluge. Ne serait-ce que pour ces réflexions sur nos religions actuelles, la lecture du livre est intéressante.
Un regret toutefois : les illustrations et le texte, bien que mêlés, semblent former deux entités distinctes. Il n'y a aucun appel des figures dans le texte, ni renvoi au texte dans les légendes des figures. Si pour certaines figures on peut retrouver un passage du texte correspondant (bien que les contraintes de mise en page sur un si petit format conduisent parfois à placer la figure loin du texte associé), pour d'autres ce lien n'est pas très évident. On a donc parfois l'impression que l'auteur donne ses conclusions dans le texte, présente sur une figure un exemple à l'origine de ces conclusions, mais laisse au lecteur le soin d'interpréter la figure pour refaire la « démonstration ».