Les Douze Crimes d'Hercule

Auteur : Paul HALTER
Le Masque, grand format
février 2001
389 pages

L'histoire

Tranquillement installé chez lui, Owens Burns lit dans un journal un court article, à première vue anodin : dans un café, un homme connu pour sa brutalité et sa force a été expulsé manu militari, à l'étonnement général, par un inconnu pourtant à première vue moins costaud. Mais ce qui met la puce à l'oreille de Burns, c'est que le marin était grec, surnommé « le Taureau » et, surtout, que l'inconnu était vétu d'une peau de lion. Tout ceci n'est pas sans rappeler l'un des travaux du célèbre demi-dieu grec, Héraklès &emdash; ou Hercule, en latin.

Sa curiosité ainsi aiguisée, Owens Burns ne tarde pas, avec l'aide de Scotland Yard, à découvrir d'autres travaux, la plupart conduisant à mort d'homme de façon plus ou moins violente, tous à première vue réalisés dans des conditions impossibles car demandant une énorme force physique, telle celle du héros grec. Mais les douze travaux n'ont pas encore eu lieu. Se pose alors la double question : bien sûr, qui à réalisé cette série de « travaux » et comment, mais aussi que pourra-t-il imaginer pour les travaux à venir ?

Commentaire

Comme le laisse entendre le paragraphe précédent, l'attrait du livre, qui pousse le lecteur à continuer malgré le mode de narration qui mêle l'enquête d'Oward Burns pour certains chapitres et la vie de la famille d'Hercule, ce qui hache quelque peu la lecture, repose pour une bonne part sur l'attente de la réponse à la question « sous quelle forme va être adaptée le prochain travaux d'Hercule ? ». Et il faut bien dire que, de ce point de vue là, l'auteur fait preuve d'une sacrée imagination.

En revanche, l'intrigue elle-même m'a parue moins convaincante. S'il est difficile de trouver la façon dont ont été perpétrés les crimes, leur explication finale n'est pas toujours des plus convaincantes (je pense en particulier aux pommes d'or du jardin des Hespérides)&nbps;; de plus, les moyens utilisés pour envoyer le lecteur sur de fausses pistes sont un peu gros (à commencer par la narration de deux histoires en parallèle, l'une faisant intervenir un jeune homme prénommé Hercule et exceptionnellement fort &emdash; du moins au premier niveau, puisqu'en fait c'est une double fausse piste si l'on se réfère, par exemple, à une comparaison inévitable avec la technique utilisée dans ABC contre Poirot d'Agatha Christie).

En résumé, un livre mitigé donc, à la fois agréable à lire par l'humour noir de la réalisation des travaux et de l'imagination correspondante, mais qui laisse quelque peu sur sa fin quant à la réalisation de l'intrigue.

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Curis Emmanuel
Last modified: Thu Aug 30 21:41:46 CEST 2001