En rentrant chez lui un soir, le jeune pharmacien John Rawlings croise le chemin de l'un des maîtres de la profession, Josiah Alleyn. Ce dernier est bien malade et M. Rawlings doit le raccompagner chez lui et le soigner. Mais il ne survivra pas à sa maladie, due à un empoisonnement à l'arsenic au cours d'un banquet de la confrérie des apothicaires. Avec l'aide du juge John Fielding, il va falloir retrouver le coupable...
Disons-le tout de suite, ce n'est pas pour le suspense de la découverte de l'assassin que l'on retiendra le livre, puisque dès le troisième chapitre on devine de qui il s'agit et comment il a pu procéder. La découverte de ses motifs, en revanche, est plus laborieuse.
Ce sont plutôt les à-côtés de l'intrigue qui font l'intérêt du livre : l'ambiance de Londres à cette époque, les affaires de cœur du héros, hésitant entre les deux femmes de sa vie, ou les histoires personnelles de chacun des personnages.
On peut noter en particulier la présence de sir John Fielding, magistrat à Bow Street, qui est aussi un personnage central d'une autre série policière, par Bruce Alexander, environ dix ans plus tard. La comparaison des deux visions de ce juge aveugle n'est pas dénuée d'intérêt... Ainsi que les choix des traducteurs (ou directeurs de collection ?), certains termes étant ici gardé en anglais pour quelque raison mystérieuse (« Runner » pour « sergent de ville »,...).
Autre point intéressant, les discussion de John Rawlings avec son collègue M. Clarke, riches en enseignements sur les utilisations des plantes dans les traitements.
En bref, un bon livre qui se lit agréablement et qui ravira les amateurs du genre historique et policier, en respectant la plupart des canons du genre, mais qui ne figurera pas au panthéon du genre à cause de l'identification trop rapide de l'assassin, à défaut de ses motifs et malgré les fausses pistes ajoutées ensuite.