Auteur : Leonardo PADURA
Traducteur : Caroline Lepage (titre original : Pasado perfecto ; espagnol)
Éditeur : Métailié (bibliothèque hispano-américaine)
Année : 2001 (1991).
La Havane, hiver 1989. Le lieutenant Mario Conde récupère après une nuit manifestiment bien arrosée, espérant qu'il est en week-end. Mais son supérieur l'appelle : on a signalé la disparition d'une huile, appartenant au ministère de l'Industrie. Il demeure introuvable et c'est à lui qu'est confiée la mission. Mauvaise surprise supplémentaire : le disparu, Rafael Morín Rodríguez est un ancien condisciple. Et pas un de ceux qu'il appréciait le plus : brillant, le succès lui souriait. Et, surtout, il lui a soufflé la fille qu'il aimait.
Cependant, il était aussi réputé pour avoir une vie irréprochable. Qu'a-t-il donc bien pu se passer pour qu'il disparaisse aussi soudainement ? Pas un mot à personne, ni à sa femme (justement l'ancien amour du lieutenant), ni à sa mère, qu'il voit pourtant souvent. Alors, de quoi s'agit-il ? Peut-être un accident, mais il n'a été signalé dans aucun hôpital. D'une fuite à l'étranger ? Mais cela ferait du bruit, un haut dirigeant de Cuba qui fuit le régime. D'un meurtre ? Mais pourquoi, et qui aurait eu un mobile ?
L'ensemble de l'enquête se déroule à La Havane, en quelques jours après le réveillon de la saint Sylvestre. L'histoire, cependant, est entrecoupée de réminiscences du passé, remontant jusqu'à la petite enfance du lieutenant, en particulier lorsqu'il était au lycée, puisque c'est là qu'il cotoyait le disparu.
En suivant le lieutenant et son sergent, on se promène dans divers quartiers de Cuba : les quartiers huppés, où résidait le disparu ; celui de Mario Conde, nettement plus populaire ; d'autres encore plus populaires, tel celui où réside la mère du disparu.
Lieutenant de police à La Havane, où il est né. Le livre donne beaucoup d'informations sur sa jeunesse, au lycée, au travers d'anecdotes et de réminiscences qui entrecoupent le récit.
Sergent de police, adjoint habituel du lieutenant Mario Conde lors d'une enquête.
L'ami d'enfance du lieutenant Conde : ils étaient ensemble au lycée. Parti faire la guerre en Angola, il y a reçu une balle qui l'a rendu hémiplégique en lui détruisant le bas de la moelle épinière et qui finira par le tuer, car elle n'a pas été extraite.
Quoique son surnom signifie « le maigre », il est maintenant presque obèse et n'est plus qu'en fauteuil roulant. Fanatique de baseball, d'une équipe en particulier. Compagnon habituel de Conde pour ses repas et ses soirées d'ivresse, à deux, dans la chambre du Flaco.
Le centre de l'histoire, en un sens, puisque c'est sa disparition qui provoque l'entrée en scène du lieutenant, et l'histoire s'achève avec la résolution de cette disparition.
Étudiant modèle, excellent orateur, il était renommé pour son intelligence, mais aussi, dans l'ensemble pour son honnêteté. Même si quelques-uns pensent qu'il est parfois à la limite... Son ascension se poursuit, jusqu'à ce qu'il occupe le poste de directeur de l'import-export en gros, au ministère de l'Industrie.
Mais son ambition ne s'arrête pas là et il triche sur ses frais de mission pour s'enrichir. Tricherie qui devient si marquée qu'il forme le projet de fuir à l'étranger.
Fille d'une famille importante de Cuba, ayant une sœur jumelle. Toutes deux renommées, au lycée, pour leur beauté. Elle épousera Rafael Morín, au grand chagrin du lieutenant Mario Conde qui en était amoureux au lycée. Mais, au cours de l'enquête, ils se rapprochent énormément.
Collègue de Rafael Morín, il est rapidement mouillé dans les combines de ce dernier. À tel point qu'il doit servir de bouc émissaire, sauf s'il accepte d'aider Morín à quitter le pays... La transaction de passe si mal que ce dernier y laissera sa vie.
| Victime | Mobile | Méthode | Remarque |
|---|---|---|---|
| Rafael Morín Rodríguez | Accident | Choc au cour d'une bagarre |
Le crime à l'origine de tout est le détournement de fonds opéré par Rafael Morín. À force d'en vouloir toujours plus, il a détourné discrètement beaucoup d'argent. Mais un grain de sable apparait, qui risque de révéler l'affaire. Aussi Morín décide-t-il de fuir à l'étranger, mais pour cela il lui faut un passeur.
Pour ne pas s'impliquer directement, il fait donc pression sur son subordonné, René Maciques, pour qu'il lui trouve un passeur. Mais ce n'est pas au goût de ce dernier, qui essaye plutôt de le doubler pour récupérer les pièces compromettantes qu'utile Morín pour le faire chanter. Mais la situation s'envenime et, lors d'une dispute, Morín heurte une baignoire. Heurt fatal... Voilà comment commettre un meurtre sans le vouloir.
La jacquette arrière précise que ce livre est le premier d'une tétralogie, intitulée Les Quatre saisons.
Électre à la Havane
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